Musicien d'orchestre au bout du rouleau, Max Tooney s'apprete a vendre sa trompette pour quelques dollars. Le dernier morceau qu'il joue avant de céder l'instrument intrigue l'acheteur, qui l'a déja entendu au piano. Max lui raconte alors l'étrange histoire d'un bébé abandonné a bord d'un navire acheminant les migrants vers l'Amérique, qui vivra a son bord sans jamais poser le pied a terre. L'homme qui l'a recueilli l'a nommé 1900, comme le début de siecle qui a vu naître l'enfant. Max fait sa connaissance dans l'orchestre de bord ou, devenu pianiste de jazz, 1900 officie avec virtuosité. Des années plus tard, découvrant que le navire doit partir a la casse, le trompettiste décide de fouiller ses entrailles, persuadé que son vieil ami s'y trouve encore... Temps meilleurs Tu n'es jamais vraiment foutu tant que tu tiens une bonne histoire et quelqu'un a qui la raconter, lance Max, le narrateur (formidable Pruitt Taylor Vince) au début du film. Tenue de bout en bout, la promesse (né a bord d'un bateau, un homme y passera toute son existence) nimbe le film d'une poésie surréaliste, sublimée par la partition d'Ennio Morricone. La disparition du compositeur, le 6 juillet dernier, renforce encore la mélancolie de sa classieuse BO, qui voile ce voyage dans le passé et la musique d'une alchimie particuliere : le souvenir de temps meilleurs. Le grand talent de ses deux protagonistes, dont Tim Roth, qui excelle en artiste candide rebuté par l'effroi d'un monde infini, en fait aussi une ode émouvante aux pouvoirs de l'amitié.